De la culture à l’esthétique, histoire d’une trajectoire pas comme les autres (2/2)

Le monde du travail, le vrai

Et voilà. Après moult détours, voyages, expériences de vie, diplômes passés, la vie d’étudiante est bel et bien dernière moi (enfin c’est ce que je croyais).

Je me mets donc en quête d’un boulot dans les relations avec les publics, la médiation culturelle, le montage de projets. Rapidement je dégote un premier entretien pour un poste de coordinatrice culturelle pour un syndicat mixte en Picardie (encore plus exotique que la Malaisie). Et paf ! Je suis prise. Je suis trop contente.

Dans le même temps, il se trouve qu’une copine de master, Lucile, me dit qu’un poste est à pourvoir au Jardin de Cocagne Angevin, un chantier d’insertion par l’activité économique où son père est directeur. Avec Lucile on avait fait un travail de comparaison des modèles d’insertion proposés par la Communauté Emmaüs Lescar-Pau, où j’avais vécu quelques temps, et le Jardin de Cocagne Angevin, dans le cadre d’un cours à la fac. On avait beaucoup discuté engagement pro et perso ensemble. Et donc elle a pensé à moi quand elle a su pour ce poste. Sympa. D’autant que je ressens une petite flamme qui s’allume dans mon ventre quand elle me parle du projet du Jardin de Cocagne et que ça me rappelle une réflexion que je m’étais faite quand j’étais à Emmaüs : ‘En fait…j’aimerais faire ça comme métier plus tard…’. ‘Ca’ ne voulait pas dire grand-chose. Si ce n’est, peut-être, de travailler dans un lieu qui fasse vibrer mon sentiment d’utilité sociale, où je me sente à ma place, en accord avec mes valeurs. Sur ce, je candidate.
Et paf ! Je suis pas prise.

De la culture à l'esthétique, histoire d'une trajectoire pas comme les autres

Mais c’était sans compter sur la vie et ses nombreuses surprises… Il se trouve qu’à ce moment-là Lucile, qui vivait en Allemagne, était de passage sur Angers. On décide donc de se voir et de se caler un repas ensemble chez son père. Et là, au fur et à mesure de la soirée et des échanges, je sens le vent tourner en ma faveur pour cette candidature initialement malheureuse. Après un petit passage devant le CA et un entretien en bonne et due forme, on me propose finalement le poste… Je me retrouve donc avec deux propositions de boulot : une dans le culturel en Picardie, et l’autre dans l’insertion à Angers. Une en adéquation parfaite avec mon parcours de formation et mes aspirations professionnelles du moment. Et une autre qui n’a rien à voir, pour laquelle je ne suis pas formée (moitié encadrante technique, moitié sur la distribution de paniers de légumes car le Jardin de Cocagne utilise le maraîchage biologique comme support de travail). Je réfléchis avec mon cœur et mes tripes et je sens que la petite flamme est la plus forte. Je choisis le poste au Jardin de Cocagne Angevin. Premier virage professionnel de la culture à l’insertion.

Cette expérience fut extrêmement riche. J’y ai rencontré des gens supers qui pour certains sont devenus des amis et je n’ai jamais regretté mon choix.

Ce virage en a ensuite amené d’autres. De l’insertion je suis passée à l’EHPAD et de l’EHPAD au service civique en tant que coordinatrice de projets auprès de jeunes de 16 à 25 ans au sein d’une association qui s’appelle Unis-Cité. C’est le dernier boulot que j’ai fait avant ma reconversion.

Au final, cette période de ma vie aura duré 4 ans. 4 ans de recherche de sens dans mon travail, de quête du sentiment d’utilité sociale, de joies et de gros questionnements aussi.

Parce-que, dans le fond, même si tout était en place pour que je me sente ‘bien’ : un boulot en phase avec mes valeurs, qui me donnait un sentiment d’utilité sociale, la fierté de ce que je faisais, il me manquait un truc. Je ne me sentais pas assez légitime dans ce que je faisais. Je me sentais trop exposée aussi. L’esthétique remontait à la surface à chaque fois que je me posais des questions dans mes boulots. Mais je n’avais jamais osé faire le pas, franchir le cap. Pas assez de questions sans doute, pas assez mal dans ce que je faisais… Jusqu’au jour où la vie te botte les fesses et te met en marche forcée.

Mais ça, c’est une autre histoire…

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